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Lac Telmen - Tsagaan Uul

Il a plu une bonne partie de la nuit et ce matin, l'eau tombe toujours. Nous restons dans la tente avec l'espoir que ça va se calmer. Il y a des gouttières dans notre tente et une flaque s'est formée près de Vincent. Laurence sort voir ce que le chauffeur en pense. La pluie ne cessant pas, on décide de partir. On démonte donc les tentes sous l'eau. On ne prend pas de petit déjeuner. Nous montons finalement dans la voiture complètement trempés et gelés.

Nous roulons dans l'espoir de trouver un coin avec moins de nuages. La route est moins marrante (ou plus, c'est selon...) quand il pleut. Les matelas qui se trouvent sur le toit de la voiture sont régulièrement arrosés lorsqu'on passe dans des trous gorgés d'eau. Certaines rivières, jusqu'alors asséchées, se remplissent et nous barre parfois la route. Nous sommes obligés de faire des détours pour trouver un terrain praticable. Le 4x4 a cependant quelques fois du mal à garder son cap. Ca glisse mais notre chauffeur assure.

Vers l'heure du déjeuner, Gerle s'arrête à des yourtes et demande s'il est possible de manger. Les gens sont d'accords. A l'intérieur de la yourte, nous sommes bien contents de pouvoir nous sécher et enfin nous réchauffer grâce au poêle. La maîtresse de maison prépare devant nous le repas: ce sera des pâtes avec de la viande de mouton séchée sans oublier, bien sûr, son gras ! En même temps, elle est aux petits soins pour nous et nous offre du beurre et du fromage. Nous avons également droit à du thé au lait. On se fait bien à cette boisson finalement. Nous voyons arriver les différents membres de la famille un par un et bientôt, la yourte est remplie. Nous nous apercevons qu'il y également un adolescent qui se cache dans le lit à côté. C'est marrant, il a les cheveux décolorés !

Au moment de partir, nous nous posons toujours la question de comment remercier les gens pour le repas. Comme nous sommes bien contents de l'accueil de cette famille, nous décidons de les payer à peu près le même prix que dans un guanz. Nous donnons ainsi 10 000 tögrögs (environ 15 euros) pour tout le monde. Apparemment, c'est plus qu'espéré car la famille semble vraiment ravie. Elle nous raccompagne à notre voiture avec le sourire jusqu'aux oreilles. Du coup, on culpabilise un peu et on se dit qu'on a peut-être trop donné par rapport au niveau de vie...

Nous reprenons la route. Elle ne s'est pas améliorée depuis ce matin. Nous roulons toute l'après midi jusqu'à Tsagaan Uul.

Nous allons dans le centre du village et nous nous arrêtons devant un bâtiment qui semble être à l'abandon. Le chauffeur descend pour discuter avec les personnes qui sont dedans. Il revient et nous dit que nous pouvons dormir ici et qu'il y a une chambre avec 6 lits. Nous allons voir...

L'entrée est vraiment délabrée. On se rend à la chambre. C'est une grande pièce (un peu grande pour que ce soit une chambre d'hôtel) avec 3 lits alignés de chaque côté. Des matelas et des couvertures sont entassés sur une table. Il y a aussi un "lavabo". En fait, il s'agit d'une sorte de seau percé dans son fond et avec une tige qu'il faut soulever pour faire passer l'eau. On a plutôt l'impression que la chambre a été très rapidement préparée lorsque notre venue a été annoncée et ça ne nous dit pas grand chose de dormir là. Cependant, nous n'avons pas beaucoup d'alternatives. Le seul endroit pouvant nous accueillir est à 90 km et apparemment, il s'agit d'un d'asile. Du coup, on se résigne et on se contentera de la chambre que l'on vient de nous présenter...





Nous vidons toutes nos affaires dans la chambre en essayant d'étendre les matelas et les sacs de couchage encore humides. Il n'y a pas d'électricité, ni de chauffage et de la neige est prévue pour cette nuit ! Finalement, l'auto persuasion aidant, on trouve que cette pièce n'est pas si mal ! Au moins, on est au sec !

Le chauffeur bricole le 4x4. Il semble qu'on ait un pneu de crevé. Il faut dire que le bâtiment est en pleine réparation et que des clous traînent un peu partout.

Les toilettes paraissent grand luxe. En fait, il s'agit de 6 cabines séparées mais à l'intérieur, ce sont des planches de bois donnant sur la même fosse. L'odeur n'est pas très agréable...

Avant de manger, une jeune femme mongole vient nous voir. Elle a passé 2 ans au Vietnam. Elle et Anh Duy engagent donc une petite conversation en vietnamien. C'est marrant, c'est la première fois qu'on entend Anh Duy parler cette langue.

Au menu ce soir, c'est pâtes importées de Corée par Vincent. Après quelques parties de tarots à la lueur des bougies et une excursion nocturne aux toilettes de luxe, nous allons nous coucher. Pour ma part, ce sera tout habillé et avec quelques couvertures en plus de mon sac de couchage.


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